dimanche 2 octobre 2011

not just a memory

Il y a des soir où les gens qu'on aime et qui sont partis nous manquent plus que d'autre, parce qu'il suffit de penser à eux pour que la douleur se rallume soudain. Comme une blessure au cœur qui refuse de cicatriser...


Je n’ai pas peur de la mort. Beaucoup de gens veulent se convaincre de cette phrase. Mais pour moi, je crois qu’elle est vraie. Croire, tout est là. En Allah, Dieu ou Bouddha, qu’importe il faut surtout croire en la vie. Savoir qu’elle est belle, qu’il faut en profiter. Mais surtout, qu’elle est parfois trop courte. Pour ne pas avoir peur de sa fin, il faut vivre sans regret. Pour accueillir la mort comme une amie, se dire qu’on a rien loupé. Pour certains aussi, la mort est une délivrance. Morgane croyait en la vie, même si elle s’était souvent égarée. Pourtant, quand elle a glissé dans cette lumière blanche dont elle me parlait parfois, je suis sûre qu’elle n’a pas eu peur. Car Allah sait reconnaitre les siens. Morgane disait que la vie est un cadeau. Elle s’en longtemps battue pour ne pas la laisser s’en aller. Une lente agonie durant laquelle j’aime penser que je l’ai aidé. Que j’ai été présente. Je savais qu’il n’y avait aucun espoir, qu’elle avait « cramé » la vie et en payait le prix. Pourtant, avec elle, je n’étais jamais triste. C’est triste, mais j’avais en quelque sorte déjà fait le deuil de la danseuse qu’elle avait été. Je voulais profiter d’elle encore et jusqu’à la fin. Mis je crois qu’on ne peut pas imaginer à quel point il est dur de ne rien laisser paraitre dans ce genre de période, ne surtout pas montrer à quel point on est mal. Rester joyeuse pour l’aider, lui donner un peu de bonheur. Etre digne du sourire qui apparaissait sur son visage lorsque je poussais la porte de sa chambre. Elle aimait me dire que j’étais bien habillée alors, si futile soit la chose, pour aller la voir je me faisais toujours belle. Même ce dernier jour, quand les médecins ne m’ont pas laissé entrer dans sa chambre. Je me souviens de ce couloir où ils l’avaient mise. Celui pour ceux qui vont mourir. On m’avait souvent dit qu’on ne savait pas si elle allait finir la semaine, mais ce jour là on avait tous conscience que c’était vraiment la fin. Que de l’autre côté de ce mur, elle mourrait. Alors je me suis appuyée contre la cloison, et j’ai essayé de lui donner toute ma force. Et je me suis promise de danser pour elle, de monter sur scène. A l’époque, j’avais refusé, sans toute encore trop inhibée pour dire « oui, je suis danseuse orientale, et alors ? » quelques heures plus tard, Morgane est morte. Elle a emporté avec elle une part de mon insouciance. Mais je sais que quelque part elle est heureuse, et j’ose espérer qu’elle est fière de moi, car cette année j’ai dansé. Dans le costume qu’elle m’a un jour offert…

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